vendredi 16 février 2007

Blog d'écrivain


Il est mal aisé de juger de la qualité "littéraire" des blogs (boke 博客) qu'entretient un nombre grandissant d'écrivains chinois et sans doute bien trop tôt pour évaluer l'impact que ce nouveau mode d'expression aura sur la littérature chinoise de ce début de siècle. Suivre l'évolution de cette tendance n'est guère aisé tant est considérable la masse de documents de toutes sortes et de toutes natures à prendre en compte. On doit néanmoins tenter de rester en alerte et s'efforcer d'accompagner autant que possible ce mouvement qui semble prendre de l'ampleur. Ce blog s'efforcera de signaler ces excroissances, ou ces à-côtés, de l'œuvre écrite des auteurs les plus actifs dans ce domaine. N'hésitez pas à signaler et présenter ceux qui vous semblent le plus dignes d'intérêt.

Dans ce nouvel espace de communication, d'autres talents - artistes graphiques, musiciens, acteurs, journalistes, ... - sont déjà connus et appréciés par un large public d'internautes. Un des bloggueurs les plus remarquables du moment est sans nul doute le journaliste Wang Xiaofeng 王小峰 (1960-), rédacteur au magazine San Lian Life Week. Sa notoriété déjà renforcée par l'interdiction momentanée par les autorités d'un premier blog - Massage Milk 按摩乳 -, a été décuplée par la parution du Time magazine du 25 décembre 2006, qui avait retenu pour personne de l'année la communauté des internautes et fait de Wang "the most respected blogger in China". Voici le texte que lui consacra Lev Grossman à cette occasion :
"Chinese people don't do irony like Israelis and the English," says Wang Xiaofeng. "They don't have that making-fun-of-yourself gene." In China the blogosphere is dominated by the dronings of millions of earnest diarists, and there are still many things that can't be said in the mainstream media. Wang, however, enjoys making fun of art, culture, politics—everything that Chinese people are supposed to hold dear. Serious critiques of social problems or political leaders can still be dangerous in China, but serious isn't Wang's style. He might be the most respected blogger in China, precisely because he respects almost nothing.

Wang's site gets about 12,000 visitors a day. It's plastered with pictures of the Simpsons—Wang is a fan of the show, and he likes to think he looks like Bart—but there's also a bit of Borat in him too. He has posted fabricated interviews and deliberately misleading surveys. Some people call him a cynic or a liberal; some people call him names that are shocking even by online standards of incivility.

But labels don't really fit Wang. He doesn't like isms and movements and refuses to join groups or parties. He doesn't have some big, catchall solution. "There's nothing that can be done about a lot of things in China," he says. "Most of what people do on the Internet is complain. At least we have a place to blow off some steam."
Wang Xiaofeng y répondit par une pirouette pleine d'humour [Traduite ici par Raymond Zhou 周黎明]

L'engouement pour son style percutant et sans contrainte n'est pas retombé. On peut s'en faire une idée en se rendant directement sur le blog de Wang dont une partie est déjà sortie en librairie sous le titre Buxu lianxiang : yige wuliaoren he tade wuliao boke 不许联想:一个无聊人和他的无聊博客 (Shanghai renmin, 2006).

Tout récemment, Danwei lui a consacré une interview qu'on peut regarder sur son site ou sur Danwei.TV ou encore sur Youtube. Attention, oreilles délicates s'abstenir. (PK)

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