vendredi 31 octobre 2008

Mo Yan de nouveau en rayon

On savait depuis longtemps déjà grâce à ce blog que Noël et Liliane Dutrait travaillaient sur Sishiyi pao 四十一炮 de Mo Yan 莫言 : le passage particulièrement retors que le billet du 16/04/07 proposait avait fait l'objet d'une proposition publique lors d'une mémorable journée d'études organisée par notre équipe voici un peu plus d'un an (26/10/07). Enfin, tout récemment (15/09/08), le traducteur annonçait en avoir fini avec cette traduction réalisée à quatre mains. Le processus arrive aujourd'hui à son terme avec un peu d'avance sur la date annoncée car ce nouvel ouvrage clef de l'œuvre de Mo Yan vient de sortir aux Editions du Seuil sous une jaquette qui ne laissera pas indifférent :

Quarante et Un Coups de canon
Editions du Seuil, collection « Cadre vert », 2008, 504 pages.

Voici les éléments qui accompagnent l'ouvrage sur le site de l'éditeur :
« Grand moine, chez nous, on appelle "enfant-canon" un enfant qui aime se vanter et mentir, mais tout ce que je vous raconte n’est que pure vérité. »

Dans un temple délabré, le jeune Luo Xiaotong, qui aspire à la sagesse, raconte sa vie au vieux moine Lan ; dans le même temps – les deux récits se croisent – il décrit et commente ce qui se passe dans ce lieu étrange et alentour. La passion de l’enfant c’est manger de la viande – et pourtant il est justement en train d’y renoncer pour devenir moine… Dans un tourbillon d’images et de mots, du réalisme le plus cru au surnaturel ou au fantastique, Luo Xiaotong débite ses histoires, celles de la tante Mule Sauvage, grande séductrice, de Lan l'Aîné, débauché aux capacités sexuelles exceptionnelles, de Huang Biao, éleveur de chiens de boucherie… les quarante et unes histoires du village des Bouchers, de la fin des années quatre-vingt à nos jours.

Sans mâcher ses mots et avec l’humour le plus féroce, Mo Yan brocarde l’absence de valeurs d’une société désormais sous l’empire de l’avidité et de la gloutonnerie.

Mo Yan, né en 1955, fils de paysans pauvres de la province côtière du Shandong, quitte tôt l’école pour travailler aux champs puis s’enrôle dans l’armée - c'est grâce à elle que l’autodidacte pourra devenir écrivain. Une dizaine de ses romans sont traduits en français dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le maître a de plus en plus d'humour (2005) et Le Supplice du santal (2006).
Vous avez compris, il n'y a plus un moment à perdre pour se procurer ce nouveau morceau de choix, dont on aurait tort de se priver quel que soit son régime alimentaire. (P.K.)

Complément du 24/11/08 : voir la critique de Bertrand Mialaret sur Rue89.com : « Mo Yan publie un roman allégorique au goût de viande »

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