samedi 25 octobre 2008

De blog en blog (004)

Pour ce nouveau « De blog en blog » - le précédent remonte au 1er mars 2008 -, j'ai joué le jeu (ou presque) de la dérive ludique d’un lien internet à un autre en suivant la curiosité du moment. Mon point de départ était naturellement votre blog et un de ses liens fétiches, celui du Visage vert lequel offre dans son dernier billet du 22/10/08 une bien réjouissante « Gigue ». De là, j'ai rapidement glissé tout continuant à me dandiner gracieusement vers la page actualité des éditions ZulmaLa grande maison »), pour voir quel nouveau prix le futur Goncourt (?) Jean-Marie Blas de Roblès avait reçu depuis ma précédente visite : et toc ! un de plus. Cette fois c'est le prix Giono qui couronne Là où les tigres sont chez eux ! Vu que ce prix « distingue un ouvrage de langue française - roman, récit ou recueil de nouvelles - faisant une large place à l’imagination dans l’esprit de Jean Giono et révélant un vrai talent de raconteur d’histoires », une visite à la page consacrée par l'éditeur à son protégé s'imposait ; une manière de se familiariser avec l'œuvre en question avant d'aller l'acheter ; il y est question, abondamment (784 pages !), d'Athanasius Kircher (1601-1680) dont le China Monumentis (1667) (accessible sur Gallica, BNF) fournit la première illustration de ce billet (voir ci-dessus). A partir de la même page, on peut se rendre sur le site de l'auteur , et aussi télécharger une biographie de Kircher par lui (colonne de droite) -- on peut également faire un détour par ObsVideo.com pour écouter J.-M. B. de R. et son éditeur, Serge Safran répondre aux questions de Grégoire Leménager : durée 14 mn 35 s.

Après cette escapade érudite, je suis repassé par le Visage vert toujours en quête de nouveauté et après une nouvelle gigue sautillante - on ne s'en lasse pas -, j'ai actionné un autre des signets amoureusement répertoriés par Anne-Sylvie Homassel, non pas dans les « Bermudes » où séjourne LEO2T, mais juste un peu plus bas, savoir une de ses « Maisons dans la prairie » .


Bonne pioche (mais pouvait-il en être autrement) ! J'ai découvert avec bonheur le blog de Blandine Longre, traductrice (anglais) & critique littéraire, qui, cela dit en passant et en la remerciant pour cette délicate attention, nous a casé dans une rubrique « Traduction ». Passé la surprise, je suis parti à la découverte de ce blog foisonnant qui, en tout juste douze (?) mois d'existence, a livré une foule de pistes de lectures dont de toutes fraîches explorations japonaises dans une déjà riche rubrique « Littérature étrangère » dont j'extrais les quatre billets suivants :
  • 12/10/2008 : La Magicienne 妖婆 d’Akutagawa Ryûnosuke 芥川龍之介 (1892-1927), nouvelles traduites du Japonais par Elizabeth Suetsugu (Ed. Picquier)
  • 16/10/2008 : Natural woman ナチュラル・ウーマン (1988) de Matsuura Rieko 松浦理英子 (1958-), traduit du Japonais par Karine Chesneau (Ed. Picquier)
  • 21/10/08 : Futon 蒲団, de Tayama Katai 田山花袋 (1871-1930), récits traduits du Japonais par Amina Okada, Le Serpent à plumes.
  • 24/10/08 : Les jours de Yokô d'Arishima Takeo 有島武郎 (1878-1923), roman traduit du Japonais par M. Yoshitomi et Albert Maybon (Ed. Picquier)
Un bel exemple dont pourraient s'inspirer les membres de notre équipe ! Bon, passons et reprenons notre périple pour explorer un des liens choisis par Blandine Longre : « Bingo ! encore gagné ! », car j'ai atterri sur la page d'accueil de La Revue Littéraire de Shanghai.

Basée à Shanghai, son « ambition [est] d’ouvrir un espace propice à la réinvention d’une vie littéraire mettant en résonance la langue française et une réalité chinoise mithridatisée par le creuset Shanghaien. .../... La Revue Littéraire de Shanghai veut, sous la forme d’une publication électronique, qu’une version papier pourrait aussi relayer, permettre à ces voix d’encre et de papier de trouver un relais, de l’intimité créatrice vers un premier cercle de lecteurs. La Revue souhaite aussi faciliter l’échange, entre passionnés de littérature chinois ou francophones, au sein d’un courant où chacun puisse enrichir sa démarche d’écriture à celle de l’autre. » (Voir ici)
Le « coordinateur éditorial » de la Revue est Tang Yi-Long / Tang Loaëc, auteur et critique littéraire qu'on peut lire notamment sur Bibliobs et sur les revues en ligne Ecrits-Vains et La Vénus Littéraire.

On trouve déjà en place des notes de lectures et des critiques de livres qui affichent les goûts de l'équipe pour les écrits d'Eileen Chang / Zhang Ailing (Un amour dévastateur, Rose rouge et rose blanche, Lust Caution), Chi Li (Pour qui te prends-tu ?; Tu es une rivière ; Trouée dans les nuages), mais aussi Liu Liu (A romance of house), Weihui (Shanghai Baby) ; Liu Zhenyun (Peaux d'ail et plumes de poulet) ; Liu Yichang (Tête-bêche) et Yan Lianke (Servir le peuple). Elles sont signées Tang Loaëc, Fabienne Trunyo et Blandine Longre.

Ma déambulation s'arrête ici, car la rubrique « Liens » de ce site, dont on suivra l'évolution avec beaucoup d'intérêt, n'est pas encore alimentée : je vais donc pouvoir souffler ! (P.K.)

vendredi 24 octobre 2008

Pékin en Paca

L'édition 2008 du festival Image de ville
a pour thème
« Pékin. Phénomène urbain ».
Il se tiendra comme chaque année à Aix-en-Provence
du 14 au 18 novembre 2008

Pour tout savoir sur lui, il faut se rendre sur le site de l’association organisatrice image de ville qui fournit toutes les informations relatives à cet événement dont Philippe Jonathan, architecte et urbaniste, diplômé de l'Université Qinghua (Pékin) et qui travaille régulièrement en Chine, a accepté d'être le directeur artistique invité. Voici comment il la présente :
Les images de la mutation de Pékin - la capitale de l’Empire du Milieu est devenue mégalopole globale - sont proprement abasourdissantes pour les habitants du Vieux Continent. Tout nous stupéfie : l’échelle et la vitesse des interventions, la radicalité et la brutalité de la transformation urbaine, l’immensité des projets ... Par sa mise en scène de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le réalisateur Zhang Yimou a réussi à capter l’attention des téléspectateurs de la planète, éclairant et relayant de par le monde l’image inventive d’une ville et de sa fiction, profondément métamorphosée et bouleversée. Cette question de la ville constitue pour le cinéma chinois, depuis vingt ans, une dimension fondamentale de son évolution thématique et esthétique. Après la génération des cinéastes qui inscrivaient leurs films à la campagne et avec le tournant que constitue Tian ‘anmen/1989, la ville, au-delà du simple décor, constitue désormais le fondement de l’inspiration et du questionnement pour les cinéastes chinois. Pour sa 6ème édition, quelques mois après l’effervescence médiatique, le festival Image de ville choisit de s’arrêter sur Pékin et prend le temps de regarder la ville. Ville du pouvoir global, Cité interdite, ville de la vie ordinaire … Quelle image Pékin cherche-t-elle à afficher ? Quel rôle l’architecture et les architectes y jouent-ils ? Quels regards le cinéma, chinois et occidental, porte-t-il sur la mutation de Pékin et au-delà sur les capitales des provinces chinoises ? Comment comprendre cette nouvelle civilisation urbaine qui, malgré l’éloignement géographique et culturel, semble s’inscrire dans un même mouvement d’homogénéisation globale de la planète ?
Le programme réserve de belles surprises : des expositions, des projections de films et de documentaires, des conférences, des rencontres, des performances et autres signatures occuperont ces cinq journées consacrées à une ville qui ne peut laisser indifférent. Je vous invite à le consulter en cliquant ici ou ici. J'en extrais l’événement littéraire qui permettra de rencontrer l'écrivain chinoise également cinéaste dont ce blog a plusieurs fois parlé : Guo Xiaolu 郭小櫓.

Une rencontre sur la littérature chinoise avec Xiaolu Guo, cinéaste et écrivain, Philippe Picquier, éditeur, Noël Dutrait, traducteur et professeur à l’Université de Provence, animée par Pascal Jourdana se tiendra, en effet, dans l’amphithéâtre de la Verrière (Cité du Livre, 8/10, rue des Allumettes, parking Méjanes), le lundi 17 novembre, à 18 h. Elle sera suivie d'une performance de Julien Blaine et de Ma Desheng.

Quant au film de Xiaolu Guo, Chine, la deuxième révolution ?, il sera projeté Salle Armand Lunel (Cité du Livre), le même jour mais à 16 h, en présence de la réalisatrice. (P.K.)

jeudi 23 octobre 2008

LEO2T : horizon 2009

La Jeune Equipe 2423
Littératures d’Extrême-Orient, textes et traduction
(LEO2T)
organise deux manifestations scientifiques en 2009


Etudes sinologiques japonaises dans une librairie de Kanda 神田, Tôkyô (cliché PK, 24/08/07)

Journées d’étude :
« Littératures d’Asie : traduction et réception »
13 et 14 mars 2009, Université de Provence.

Les communications pourront porter sur la traduction et la réception de textes littéraires anciens ou contemporains. Elles pourront aborder soit les problèmes de traduction d’une langue asiatique vers le français (ou une autre langue d’Occident), soit les questions de diffusion, de réception ou de critique de ces littératures.

Les projets de communication devront être envoyés avant
le 15 décembre 2008 à
Noël Dutrait : noel.dutrait@univ-provence.fr


Etudes sinologiques japonaises dans une librairie de Kanda 神田, Tôkyô (cliché PK, 24/08/07)


Colloque international :
« Le roman en Asie et ses traductions »
15 & 16 octobre 2009
[nouvelles dates]
Alors que Horace Engdahl, secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise, auquel revient chaque année la tâche d'annoncer le prix Nobel de littérature, a déclaré récemment : « Il y a de la littérature de qualité dans toutes les grandes cultures, mais on ne peut échapper au fait que l'Europe, toujours, est le centre du monde littéraire », on peut se demander si le roman en Asie, aussi bien ancien que contemporain, ne constitue pas un genre littéraire tout aussi important que le roman occidental.
Les communications pourront porter sur les thèmes suivants : Comment choisir les textes ? Pourquoi les choisir ? Comment les traduire ? Comment les présenter ? Peut-il exister une critique des traductions ? En fonction de quels critères ? La question des auteurs qui se traduisent eux-mêmes. La traduction des œuvres à partir de versions déjà traduites, l’édition des textes, la réception des traductions… On n’exclura pas des communications portant sur les œuvres elles-mêmes, reflets de leur époque, instruments de divertissement ou de recherche esthétique.

Merci d’envoyer vos propositions et suggestions à
Noël Dutrait : noel.dutrait@univ-provence.fr et
Pierre Kaser
: pierre.kaser@univ-provence.fr

mercredi 22 octobre 2008

Fumer du poisson

La JE LEO2T est heureuse d'annoncer
la prochaine conférence organisée par
l'Ecole Doctorale Langues, Lettres et Arts de notre université
Jeudi 13 novembre 2008
à 17H30, Salle des Professeurs (2ème étage),
Université Aix-Marseille 1,
29, avenue Robert Schuman, 13621 Aix-en-Provence Cedex 1


donnera une conférence suivie d'un débat sur le thème

« Toute interprétation fume-t-elle du poisson ?
Réflexions sur le travail littéraire à partir de Stanley Fish
»
Le théoricien américain Stanley Fish (1938-) invite à penser que toute interprétation relève essentiellement de la projection et que ce sont « les lecteurs qui font les poèmes ». On esquissera quelques-unes des conclusions radicales qu'on peut en tirer sur le plan épistémologico-politique, les situera brièvement dans la pensée de Stanley Fish, avant de prendre un recul critique : tout en mesurant les propriétés décapantes du relativisme fishien, on soutiendra qu'il peut être utile de reconnaître au texte sinon une (illusoire?) « dignité » transcendante, du moins un bloc de signification irréductible à ce qui viendra se projeter sur lui.

Yves Citton est professeur de littérature française à l’université de Grenoble. Il a récemment publié aux Éditions Amsterdam L’Envers de la liberté. L’invention d’un imaginaire spinoziste dans la France des Lumières, qui a remporté le Prix Rhône-Alpes du Livre 2007, ainsi que Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ? (2007). Il a rédigé la préface de la traduction française du livre de Stanley Fish, Quand lire, c'est faire (Paris, Les Prairies Ordinaires, 2007). Il fait partie du comité de rédaction des revues Multitudes et Dix-huitième siècle et collabore à la Revue Internationale des Livres et des Idées.
Cette conférence est ouverte à tous. On pourra s'y préparer en lisant l'article « L’autorité de l’interprète. Les fables théoriques de Stanley Fish » que Marc Escola a mis en ligne sur Fabula.org à l'occasion de la sortie de Stanley Fish, Quand lire c’est faire. L’autorité des communautés interprétatives, trad. de l’anglais (américain) par Étienne Dobenesque, préface d’Yves Citton, postface inédite de Stanley Fish, Paris, Les Prairies ordinaires, coll. « Penser/croiser », 2007, 144 p.