samedi 1 novembre 2008

Le Clézio et la Chine

Suite à l'attribution récente du prix Nobel de littérature 2008 à Le Clézio, l'agence de presse chinoise Xinhua a publié en ligne un article fort intéressant sur la réception en Chine du célèbre écrivain français, dont nous vous livrons une traduction générale. L'occasion pour nous de juger de quelle notoriété
Jean-Marie Gustave Le Clézio
(让·马瑞尔·古斯塔夫·勒·克莱齐奥)
jouit en Chine, mais aussi de savoir quelles sont les étapes de sa carrière ou bien ses goûts littéraires qui ont le plus marqué le public chinois.

Le titre même de l'article présente Le Clézio comme un « grand passionné de culture chinoise et un fan de Lao She 老舍 ». Celui qui est considéré en France comme « l'un des plus grandioses écrivains existants », et présenté par l'Académie suédoise comme « le pionnier d'un nouveau genre littéraire, aux oeuvres pleines d'un mystère poétique », offre à l'Europe un nouveau prix Nobel de littérature, laissant « les écrivains américains loin derrière » (la dernière en date étant l'écrivaine Tony Morrison, en 1993).

Après une présentation biographique de Le Clézio, l'article cite son premier roman, très remarqué, le Procès-verbal 诉讼笔录 publié en 1963, alors qu'il n'est âgé que de 23 ans. Suivront une trentaine d'ouvrages, avec pour protagonistes une majorité de « marginaux et de vagabonds, qui reflètent son intérêt pour les sociétés primitives et les cultures anciennes disparues, et tout particulièrement les Indiens d'Amérique ». En 1994, le magazine français, Dushu 读书 (Lire) publie également le résultat d'une enquête d'opinion auprès des lecteurs français, qui le placent comme l'une des trois étoiles de la littérature française, aux côtés de Modiano 莫迪亚诺 et de Perec 佩雷克.
Le Clézio éprouve depuis longtemps un vif intérêt pour la Chine : en 1967, alors que la France et la Chine renouent au niveau des relations diplomatiques, l'écrivain demande à faire partie du premier groupe de jeunes gens envoyés en Chine dans le cadre d'une coopération francochinoise. Malheureusement, sa demande est rejetée. Mais l'écrivain se rappelle que, dans l'attente de la décision du Ministère français des Affaires Etrangères, le ciel de Nice avait pris pour lui un autre éclat, identique à celui des planches d'illustration du Rêve dans le pavillon rouge (Hongloumeng 红楼梦 ) de Cao Xueqin 曹雪芹. Le Clézio a toujours ressenti un vif intérêt pour la culture chinoise, pour la littérature chinoise en particulier, et surtout pour les oeuvres de Lao She. Il affirme : « La lecture des grands classiques de la littérature chinoise, la découverte de l'Opéra de Pékin mais aussi de la peinture traditionnelle chinoise m'ont profondément influencé. J'apprécie tout particulièrement les romans chinois modernes, notamment ceux de Lu Xun 鲁迅 et de Ba Jin 巴金, et tout spécialement ceux du romancier pékinois Lao She. Je trouve que la profondeur, l'enthousiasme et l'humour qui se dégagent des romans de cet écrivain ont un caractère universel, qui dépassent les frontières nationales ».

Celui qui s'est déjà rendu en Chine par trois fois s'est vu décerner le 28 janvier 2008 par la maison d'édition Renmin wenxue 人民文学 le prix du meilleur écrivain étranger de l'année 2006 pour son roman Ourania 乌拉尼亚. Il s'est alors déplacé à Beijing pour recevoir son prix. Le plus grand spécialiste chinois actuel de littérature française (et ami de Le Clézio), Yu Zhongxian 余中先, a commenté avant même l'annonce du nouveau Prix Nobel de littérature, que s'il devait être attribué à un écrivain français, ce serait forcément à Le Clézio. « L'écriture de Le Clézio est vraiment remarquable ! [...] L'obtention du prix Nobel de littérature n'est pas une surprise, il méritait vraiment cette récompense », a dit-il déclaré plus tard, lui qui a lu presque tous ses romans, dont Le Procès-verbal 诉讼笔录 et La Guerre 战争, les plus célèbres.

L'écrivain est admiré pour son incroyable discernement ainsi que pour sa capacité à dépeindre ceux qui vont à contre-courant et vivent en marge de la société moderne. Ces personnages sont souvent des laissés-pour-compte du monde moderne, ils vénèrent la nature et la liberté, tout en conservant leur simplicité. Yu Zhongxian considère que l'intérêt de Le Clézio pour ces sociétés est sans doute lié à son expérience personnelle : même s'il est né en France et a reçu une bonne éducation en Angleterre, il a également vécu en Afrique et en Corée, et sa position cosmopolite fait qu'il a toujours su laisser de côté les préjugés et s'intéresser aux gens qui vivent retirés. Lors de sa venue en janvier à Beijing pour recevoir son prix, Yu Zhongxian a noté qu'il portait aux pieds de simples sandales sur une paire de chaussettes, et ce malgré le froid : sûrement une habitude qu'il avait gardé de son long séjour en Afrique !
On peut donc voir que la remise du Prix Nobel de littérature 2008 à Le Clézio ravit le public chinois, qui a su très tôt reconnaître en lui un écrivain de talent, et apprécie depuis longtemps déjà son amour pour la culture et la littérature chinoise. (Solange Cruveillé)

vendredi 31 octobre 2008

Traduit du coréen (004)

Un joli ovni dans le paysage de la littérature coréenne traduite :

Saumon (연어) de AHN Do-Hyun (안 도현),
poète et nouvelliste coréen de la jeune génération.
(Editions Philippe Picquier,
traduction Yeong-hee Lim et Françoise Nagel, 2008, 142 p.)


Ce remarquable petit livre écrit en 1996, voulu par l’auteur comme « un conte de fées pour adultes » est aussi un bel objet à la reliure cartonnée, bien rare de nos jours en édition courante, jaquette illustrée par Eom Taek-Su (엄 택수) qui signe aussi les illustrations intérieures. L’éditeur Philippe Picquier a sans doute voulu prolonger la poésie du texte par une mise en page soignée et une maquette aérée, très agréable à lire.

Si dès les premières pages nous entrons dans la cuisine de l’auteur, en train de préparer un article sur la pêche du saumon, - pêche coupable de détruire l’écosystème -, c’est pour mieux en éprouver la posture choisie : la connaissance est source de l’imagination. Une connaissance obtenue à force « de se mettre au niveau du saumon » pour regarder le monde avec le coeur, car « l’essentiel est invisible à nos yeux », ainsi que l’affirme le renard au Petit Prince, de Saint-Exupéry, auquel nous pensons en lisant Ahn Do-Hyun. Se mettre au niveau du saumon, c’est aussi parler le « saumon », sorte de langage poétique, au fil de l’eau, entre ciel et mer, regard porté sur le monde destructeur des hommes.

Vif-Argent le saumon au dos d’écailles argentées, héros et narrateur vit au milieu du banc, à place décrétée par le chef pour le protéger des rapaces attirés par la brillance exceptionnelle de son dos. Mais il étouffe dans la communauté protectrice des saumons. Il préférerait vivre libre et vulnérable que protégé et exclu du monde. Il voudrait pouvoir dire « non », mais dans cette communauté des saumons, il y a des termes prohibés, à ne jamais prononcer, comme : désobéissance, révolte, résistance, révolution ou même un simple « non » ! Il faut avant tout se conformer à l’ordre du chef, avisé et protecteur de la collectivité qui décide pour le bien de tous.

Ce voyage du saumon est le voyage du retour aux sources, du retour à l’origine, au lieu de naissance, au moment où il faut remonter le fleuve pour aller frayer et mourir. Ce chemin balisé, inexorable, Vif-Argent le refuse. Il lui est impossible de penser que la vie ne serait pas autre chose que ce but assigné, que ce destin collectif, que de génération en génération il faut assumer sans pouvoir le changer ni même discuter. Il faudra toute la patience de Regard-Limpide, la belle saumone, qui le sauvera des griffes de l’ours, pour lui rendre l’acuité du regard, nécessaire à la traversée de ce destin, car « seul le saumon capable de regarder la beauté du monde peut tomber amoureux ». Le sens caché de l’existence ne se révèle que lentement, n’apparaît que lorsque nous le relions à la chaîne des significations muettes. Ce voyage servira à comprendre ce monde où seule la relation aux autres, à la nature, à la place de chaque élément dans la nature importe, même celle de la pierre qui aide à traverser le gué.

Et dans l’ultime épreuve, alors qu’il lui faudra remonter la cascade, la communauté se divisera sur la stratégie à adopter : faut-il fournir l’effort nécessaire ou suivre les passages aménagés par l’homme ? Vif-Argent découvrira qu’il est fils d’un ancien chef. Son père autrefois sévèrement condamné par son banc a dû démissionner. De nombreux saumons étaient morts par sa faute, pour leur avoir imposé l’effort de franchir la cascade. Ces saumons étaient le tribut à payer à la vie pour garder la force de la communauté, pour suivre « la voie propre aux saumons ». Il faut vivre ces épreuves dans toute la douleur qu’elles représentent, car « la voie facile n’est pas pour nous » dira Vif-Argent. Et nos morts, ceux qui nous ont aimés et nous accompagnent dans notre traversée nous aident à prendre conscience des décisions qui jouent avec le destin du monde.

Arrivé au but du voyage, le saumon sera devenu « homme », au destin accompli et son corps ira bientôt rejoindre le fond des océans. Et lorsque dans le froid de l’hiver, un homme jettera un caillou sur la surface glacée de la rivière Emeraude, celle-ci criera de faire attention, de jeunes saumons sont entrain de grandir dans son lit. On se laisse emporter sans effort par ce texte allégorique, qui signe sous l’apparente simplicité de la narration, une profonde réflexion philosophique.

Ahn do-Yun né en 1961 est un poète bardé de multiples prix littéraires. Cet ancien professeur de collège, licencié pour activité syndicale et réintégré 5 années plus tard est régulièrement publié depuis ses 20 ans. Son livre Saumon paru en 1996, au moment où la crise asiatique est entrain de se préparer, a été vendu à un million d’exemplaires dans toute l’Asie. A cette période, la Corée (et toute l’Asie) va traverser une crise sans précédent, avec de nouvelles lois sociales qui rendent le travail encore plus précaire et la situation des salariés encore plus difficile. Les pouvoirs de surveillance seront renforcés, une nouvelle loi interdira la création de syndicats supplémentaires. Après les années euphoriques du progrès économique vient le réveil brutal. La Corée empruntera de lourdes sommes au Fmi et sera, quelques années plus tard, parmi les rares pays à rembourser entièrement sa dette. N’y voyez bien entendu, aucune ressemblance directe avec le Saumon, bien que les conditions de production d’une œuvre n’interviennent jamais dans un hors champ social.

Kim Hye-Gyeong et Jean-Claude de Crescenzo

Mo Yan de nouveau en rayon

On savait depuis longtemps déjà grâce à ce blog que Noël et Liliane Dutrait travaillaient sur Sishiyi pao 四十一炮 de Mo Yan 莫言 : le passage particulièrement retors que le billet du 16/04/07 proposait avait fait l'objet d'une proposition publique lors d'une mémorable journée d'études organisée par notre équipe voici un peu plus d'un an (26/10/07). Enfin, tout récemment (15/09/08), le traducteur annonçait en avoir fini avec cette traduction réalisée à quatre mains. Le processus arrive aujourd'hui à son terme avec un peu d'avance sur la date annoncée car ce nouvel ouvrage clef de l'œuvre de Mo Yan vient de sortir aux Editions du Seuil sous une jaquette qui ne laissera pas indifférent :

Quarante et Un Coups de canon
Editions du Seuil, collection « Cadre vert », 2008, 504 pages.

Voici les éléments qui accompagnent l'ouvrage sur le site de l'éditeur :
« Grand moine, chez nous, on appelle "enfant-canon" un enfant qui aime se vanter et mentir, mais tout ce que je vous raconte n’est que pure vérité. »

Dans un temple délabré, le jeune Luo Xiaotong, qui aspire à la sagesse, raconte sa vie au vieux moine Lan ; dans le même temps – les deux récits se croisent – il décrit et commente ce qui se passe dans ce lieu étrange et alentour. La passion de l’enfant c’est manger de la viande – et pourtant il est justement en train d’y renoncer pour devenir moine… Dans un tourbillon d’images et de mots, du réalisme le plus cru au surnaturel ou au fantastique, Luo Xiaotong débite ses histoires, celles de la tante Mule Sauvage, grande séductrice, de Lan l'Aîné, débauché aux capacités sexuelles exceptionnelles, de Huang Biao, éleveur de chiens de boucherie… les quarante et unes histoires du village des Bouchers, de la fin des années quatre-vingt à nos jours.

Sans mâcher ses mots et avec l’humour le plus féroce, Mo Yan brocarde l’absence de valeurs d’une société désormais sous l’empire de l’avidité et de la gloutonnerie.

Mo Yan, né en 1955, fils de paysans pauvres de la province côtière du Shandong, quitte tôt l’école pour travailler aux champs puis s’enrôle dans l’armée - c'est grâce à elle que l’autodidacte pourra devenir écrivain. Une dizaine de ses romans sont traduits en français dont Beaux seins, belles fesses (2004), Le maître a de plus en plus d'humour (2005) et Le Supplice du santal (2006).
Vous avez compris, il n'y a plus un moment à perdre pour se procurer ce nouveau morceau de choix, dont on aurait tort de se priver quel que soit son régime alimentaire. (P.K.)

Complément du 24/11/08 : voir la critique de Bertrand Mialaret sur Rue89.com : « Mo Yan publie un roman allégorique au goût de viande »

jeudi 30 octobre 2008

L'empire du désir ou l'empreinte d'un éditeur

Annoncé de longue date par son éditeur sous le titre
d'Histoire de la sexualité chinoise de Dalin Liu,
l'ouvrage qui fait l'objet de ce billet vient finalement de sortir
sous un nouveau titre et un nouveau format (20x22 cm).
Thomas Pogu (Master « Monde chinois », 2ème année)
a lu pour vous
L’Empire du Désir
.

Cet ouvrage, récemment paru aux éditions Robert Laffont (2008, 202 pages), est la traduction française d’un livre chinois paru en 2000 à Hong-Kong [Illustrated Handbook of Chinese Sex History], puis en 2003 en Chine continentale sous le titre de Zhongguo xingshi tujian 中國性史圖鑒 (Manuel illustré d’histoire de la sexualité chinoise [Changchun : Shidai wenyi, 345 p. et 600 ill.]). Son auteur, Liu Dalin 劉達臨, célèbre sociologue – et sexologue – chinois, avait eu le mérite de proposer au grand public de son pays le premier ouvrage retraçant la très riche et originale histoire de la sexualité en Chine. Cette parution s’inscrivait alors dans le cadre de ses efforts pour faire tomber les tabous entourant encore de nos jours les choses du sexe en Chine, et qui avaient notamment abouti en 1999 à l’ouverture du premier Musée du sexe chinois. Cette traduction, au titre aguicheur et à la séduisante présentation, saura, n’en doutons pas, exciter la curiosité des lecteurs désireux de mieux connaître les mœurs sexuelles d’une civilisation trop souvent – et à tort – considérée comme pudibonde.

Mais si l’existence de cet ouvrage reste salutaire pour le plus grand nombre, elle ne pourra pleinement satisfaire le lecteur averti. Car d’« histoire de la sexualité chinoise », tel qu’annoncée en sous-titre, il n’en est pas tout à fait question. L’organisation du livre ne suit en effet pas toujours une ligne chronologique mais privilégie un traitement thématique en dix chapitres (culte de la sexualité, unions collectives, monogamie ; art de la chambre à coucher ; homosexualité ; perversions sexuelles ; oppression sexuelle des femmes ; eunuques ; art et littérature érotiques ; sexe et religion ; éducation sexuelle), opérant parfois d’hasardeux allers-retours historiques et littéraires. Tout ceci n’est d’ailleurs pas facilité par la traduction « adaptée du chinois » (sic) de Jean-Claude Pastor, qui donne parfois plusieurs versions du titre d’un seul et même ouvrage chinois. Si le propos général reste d’assez bonne qualité, on regrettera néanmoins les approximations historiques, un manque de rigueur éditoriale, l’insertion d’illustrations (à la qualité parfois très moyenne) n’ayant que peu de rapports avec le contenu du texte environnant, l’absence de notes, de traductions de titres d’ouvrages chinois ou au contraire, l’absence du titre chinois lorsque celui-ci est traduit. Même un lecteur novice, pour autant qu’il soit un minimum exigeant, ne pourra tolérer ces légèretés et préfèrera se référer à la courte bibliographie pour y trouver l’ouvrage souvent cité de Robert van Gulik, La vie sexuelle dans la Chine ancienne (Gallimard, coll. « Tel », 2004). L’ouvrage, déjà ancien, publié en 1961 (en 1971 pour la France), et qui accuse pourtant certaines des marques de son temps, restera encore la seule étude fiable (bien qu’encore imparfaite) pour quiconque souhaite mieux connaître et comprendre les spécificités et l’évolution de la sexualité chinoise à travers son histoire.

Il n’y a plus qu’à espérer de la part de l’éditeur qu’il se montre un peu plus respectueux envers ses lecteurs ainsi que de cet auteur, en publiant l’un de ses nombreux ouvrages à la fois plus complets et plus sérieux, tels que Zhongguo gudai xing wenhua 中国古代性文化. The Sex Culture of Ancient China [Yingchuan : Ningxia renmin, (1993) 1994, 1041 pages] ou Xing yu Zhongguo wenhua 性与中国文化 (Sexe et culture chinoise) [Beijing : Renmin, coll. « Zhongguo wenhua xinlun congshu », 1999, 619 pages], qui fourniront un bien meilleur aperçu de la qualité des travaux de Liu Dalin.


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International Brothers

Sortie en avril 2008, la traduction française par
Isabelle Rabu
t et Angel Pino du roman de
Yu Hua 余华 (1960-), Xiongdi 兄弟 Brothers
(Shanghai wenyi, 2005 & 2006)
roman que nous avons évoqué plusieurs fois sur ce blog,
vient de recevoir
le premier prix du meilleur livre étranger
de l'hebdomadaire Courrier international.

Comme l'annonce la publication sur son site internet, Courrierinternational.com,
où est reproduite une critique du livre parue
dans le quotidien chinois Xin Jingbao,
ce prix est « destiné à récompenser tous les ans un essai,
un récit ou un roman traduit en français et témoignant
de la condition humaine dans une région du monde
».

Après Hu Jia 胡佳 ,
à qui vient d'être décerné le Prix Sakharov, c'est,
à nouveau, un Chinois qui est remarqué, et fort justement, honoré.

Pour rappel, Xiongdi raconte l’histoire sur une quarantaine d’années de deux frères séparés par la Révolution et réunis par le hasard et l’amour, tout en retraçant les bouleversements connus par la société chinoise entre la période Mao et celle d’une croissance économique fulgurante. Dans ce roman où tout s’oppose et se complète (communisme et capitalisme latent, Chine des années soixante et Chine contemporaine, jusqu’aux deux frères, l’un doux l’autre dur), l’auteur mêle humour, événements historiques, climat social et sentiments avec une liberté de ton et d’écriture qui ravit le lecteur occidental. On comprend ainsi mieux pourquoi, sur plus de trois cents titres en compétition, c’est ce livre qui a touché le jury de ce nouveau prix, grâce à un auteur chinois qui ose « partir à l’assaut de la réalité ». (S.C.)

mercredi 29 octobre 2008

La traduction littéraire en France

a invité

Gisèle Sapiro,

directrice de recherche au CNRS,
qui vient de diriger l'ouvrage collectif

Translatio.
Le marché de la traduction en France à l'heure de la mondialisation


(Editions du CNRS, 2008)
à donner une conférence sur le thème

La Traduction littéraire en France

Cette conférence, qui est ouverte à tous, enseignants et étudiants,
se déroulera le
Mardi 4 novembre, de 12h à 14h
Salle des Professeurs, Université de Provence,
Centre des lettres
- Aix-en-Provence.

CONFERENCE ANNULEE