mardi 13 novembre 2012

Gao Xingjian : deux sinon rien


A peine un mois après la sortie du Veau suivi du Coureur de fond (traduit par François Sastourné)  du tout récent Prix Nobel de Littérature 2012, l'écrivain Mo Yan 莫言, les Editions du Seuil viennent de publier deux volumes consacrés à Gao Xingjian 高行健, Nobel de littérature 2000.

Il s'agit d'un volumineux volume (1024 pages) comprenant La Montagne de l'Ame, Une canne à pêche pour mon grand-père, Le Livre d'un homme seul, ainsi que deux nouvelles inédites :  L'Ami et Vingt-cinq ans après. 
« Les deux nouvelles inédites, écrites au début des années 1980, évoquent les retrouvailles de proches séparés par la Révolution culturelle. L’Ami réunit Chuichui, autrefois accusé d’espionnage et victime de tortures, et son ami d’enfance, après treize ans de séparation. Vingt-cinq ans après, c’est le temps qu’il aura fallu à Zhang pour retrouver son amour de jeunesse. La fidélité des sentiments l’emporte sur la dictature et, si douloureuse qu'ait pu être la séparation, chacun n’aura eu de cesse, et à raison, d’espérer, de rêver, et d'écrire ces retrouvailles. » [Extrait du dossier de presse]
L'ensemble est traduit par Noël et Liliane Dutrait et sort dans la collection « Opus ».
Les amateurs seront également ravis de découvrir une autre œuvre inédite en traduction. Elle est traduite par Noël Dutrait et Philippe Che sous le titre de Chronique du Classique des mers et des monts. Tragicomédie divine en trois actes. Il s'agit de la pièce de théâtre Shanhai jing zhuan 山海經傳 élaborée par Gao Xingjian à partir du Shanhai jing 山海經 et donnée à Hong Kong en février dernier.
« "LE RÉCITANT, frappant sur son tambour qui rend un son mat.
Mesdames, Messieurs, regardez notre ancêtre à tous, Nüwa, au milieu de ce chaos. C’est une déesse, naturellement, et non pas une femme ordinaire. Elle est d’une grande beauté malgré sa grande saleté, elle n’a aucune honte et garde sa dignité. On ne sait ce qu’elle dit, on ne sait ce qu’elle chante. Les dieux ont leur propre langage, comment vous et moi, hommes et femmes ordinaires, pourrions-nous les comprendre ? "
La mythologie chinoise dans laquelle nous entraine le prix Nobel GAO Xingjian est peuplée de monstres fantastiques - buffle unijambiste, serpent à tête humaine, corbeaux d'or et oiseaux aux couleurs chatoyantes -, de dieux et déesses tour à tour capricieux, jaloux, colériques et touchants. En proie aux vices humains, ces personnages qui forgent notre monde actuel rappellent étrangement les dieux antiques grecs ou romains et les humains de tout temps et tous lieux. » [Extrait du dossier de presse]